Chats et superstitions au cours des siècles :

 

    A une époque où la superstition florissait dans tout les pays et déterminait fortement les mentalités des européens, le chat ne pouvait échapper aux discours malveillants. A cette époque, toute personne possédant un chat noir risque de mourir brûlée vive, à moins que le chat ait une petite touffe de poils blancs appelée "doigt de Dieu" ou «marque de l'ange » sur le poitrail. Les chats noirs furent assimilés aux forces des ténèbres et l’on évitait de les croiser. De nos jours encore, les chats noirs restent une des phobies des personnes superstitieuses.

 

    Dans certaines régions d’Europe de culture celte, les chatons nés au mois de mai avaient mauvaise réputation. On ne devait pas les laisser grandir, sous peine de les voir devenir méchants et sauvages ; ils étaient en outre accusés d’attirer serpents et malheurs dans la maison. L’origine de cette étrange superstition remonte loin dans la mythologie celte : le 1er mai était consacré à Bile, le dieu de la mort, et ce mois passait pour être néfaste. Il semble qu’il se soit opéré un amalgame entre l’image du chat, et cette ancienne croyance. Pourtant, malgré des siècles de diabolisation par l’Eglise, les sentiments à l’égard de ces petits félins restaient empreints de contradictions. En fait, ils étaient très apprécies, surtout à la campagne, pour leurs talents de chasseurs qui leur valaient l’estime des moissonneurs. De plus, tout bateau devait avoir son chat à bord, sous peine de malheur ! Et si, par gros temps, l’animal passait par-dessus bord, le navire était condamné à sombrer.                 

                           

    Autre coutume moins sympathique, les chats étaient murés, le plus souvent vivants, dans les fondations des maisons et des digues, afin d’éloigner les mauvais esprits et de conjurer  le mauvais sort. Enfin, il n’y a pas si longtemps, il était encore courant dans de nombreuse régions, de faire pénétrer un chat, noir de préférence, dans une maison nouvellement construite, avant que les occupants ne s’y installent. Par ce procédé, le chat était censé attirer sur lui tous les mauvais esprits susceptibles d’occuper les lieux, et de protéger ainsi être humain et animaux. Comme on le voit le chat noir n’avait pas toujours mauvaise presse ; pour certains il portait chance à ceux qui croisaient son chemin à condition que le matou n’ait pas la malencontreuse idée de s’arrêter ou, pire encore, de s’asseoir : dans ce cas, le présage était des plus mauvais ! En Normandie, un chat tricolore qui grimpait sur un arbre annonçait infailliblement un malheur imminent. En revanche, un chat qui éternuait devant une mariée le jour de ses noces était de bon augure. Comme on le voit, selon les circonstances, cet animal laissait présager bonheur ou malheur. Bouc émissaire pour toutes les misères du peuple, il fut régulièrement sacrifié pour apaiser les esprits et les dieux. Bien que la fin du moyen âge ait mis un terme à cette persécution, des réminiscences de ce passé lointain persistent encore aujourd’hui dans les esprits superstitieux. Les idées révolutionnaires du siècle des Lumières furent à l’origine dans l’Europe des XVIIe et XVIII e siècles, de la réhabilitation des chats. Sur leurs pattes de velours, ils revinrent tranquillement prendre leurs aises dans les salons.

 

    Lors de la première guerre mondiale, plus de 500 chats anglais ont été utilisés en France et dans les Flandres pour détecter les gaz toxiques sur le front. Quand un chat s'effondrait, les soldats savaient alors qu'une attaque était imminente.
Pendant la deuxième guerre mondiale, des chats ont également permis de sauver des vies humaines. Ils ont été utilisés à nouveau pour détecter les gaz toxiques et certains d'entre eux pressentaient apparemment les attaques aériennes.

 

    Maintenant, le chat vit avec nous, dans les familles, il dort sur les lits. Il est soigné, chouchouté, ses repas sont équilibrés, calibrés… partage notre confort, on s'inquiète quand il disparaît trop longtemps, on est dévasté quand il meurt.

 

    On retrouve aujourd’hui le chat partout : cartes postales, lithographies, affiches publicitaires, etc.